Vers une opposition XXL à la loi travail ?

Publié le 19 Septembre 2017

Le pari d'Emmanuel Macron de faire passer des attaques sans précédent contre le droit du travail en profitant des congés estivaux et des procédures expéditives des ordonnances n'est pas gagné, loin s'en faut.

En effet, la première journée de grèves et de manifestations, mardi 12 septembre, est porteuse d'espoirs pour les opposants à la casse du Code du travail, la facilitation des licenciements et l'affaiblissement des syndicats. Plus de 400 000 salariés, retraités, étudiants et fonctionnaires se sont retrouvés dans les différents cortèges : 60 000 à Paris et Marseille, 20 000 à Rouen, 15 000 à Nantes, 10 000 à Lyon... Cela place la mobilisation au même niveau que le début du mouvement contre la loi travail, le 9 mars 2016, dans un contexte pourtant moins favorable. L'annonce d'une prochaine date, le 21 septembre, avant même les mobilisations du 12 septembre est de nature à renforcer la mobilisation en donnant un ton déterminé.

La première mobilisation contre la loi travail est porteuse d'espoirs pour la suite, d'autant qu'elle s'inscrit dans un large mouvement d'oppositions

Bien qu'appelée uniquement par la CGT, Solidaires, l'UNEF et la FSU, de nombreux militants d'autres centrales syndicales étaient présents. Plus de 50 unions départementales FO se sont jointes aux cortèges tout comme la fédération CFDT de la métallurgie en région parisienne et de nombreux militants à titre individuel. Cette dynamique se retrouve dans l'ensemble de la population et se cristallise dans la chute vertigineuse de popularité du président, passée 42% à 32% entre juillet et septembre selon l'institut Ipsos. Le cocktail particulièrement explosif, associant hausse de la CSG pour les retraités, baisse des APL, suppression de contrats aidés, gel du point d'indice des fonctionnaires, pacte social pour les cheminots, a dynamité le voile savamment entretenu du "en même temps". Comme l'an dernier, les français sont majoritairement favorables à la riposte initiée par la CGT.

Autre problème de taille pour le gouvernement, la CGT a une volonté affichée d'ancrer le mouvement dans les entreprises, leçon prise du million de manifestants contre la loi El Khomri qui n'a pas fait reculer le précédant gouvernement. La CGT transport, épaulée par la fédération FO, vient d'ailleurs de déposer un préavis de grève reconductible à partir du 25 septembre. Les initiateurs promettant des "actions fortes et puissantes" et "des conséquences concrètes sur l'économie" ! Les fédérations CFDT et CFTC des transports comptent elles aussi faire entendre leur opposition avec des actions visant à expliquer le contenu de la réforme. La manifestation à l'appel de la France insoumise du 23 septembre, celle des retraités le 28 septembre et l'appel à la grève unanime des organisations syndicales de fonctionnaires le 10 octobre pourraient bien continuer à renforcer l'opposition au projet gouvernemental.

Rédigé par Amis de l'Humanité 63

Publié dans #Actualité

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