Le jeu dangereux de l'opposition vénézuélienne

Publié le 3 Août 2017

La fin de semaine dernière a été marquée par l'aggravation de la crise politique au Venezuela. L'opposition de droite, regroupée dans une grande coalition appelée MUD (Table démocratique), a souhaitée profiter de l'élection d'une Assemblée constituante pour mettre à terre, ou à minima fragiliser considérablement le régime bolivarien. Après avoir appelait au boycott de l'élection, elle a lancé le mot d'ordre de "prendre Caracas" et d'une grève de deux jours. Ces initiatives n'ont pas eu le succès escompté, bien au contraire. Avec 42% de participation, le peuple vénézuélien a montré son attachement aux acquis de la révolution, compte tenu du boycott de la droite et des menaces de violence omniprésentes autour des bureaux de votes. Ces élections marquent, à l'évidence, un coup d'arrêt dans la stratégie de pourrissement de l'opposition, qui semble découvrir que l'opinion du pays n'est pas la copie conforme de la vision proposée par les médias occidentaux.

Bien qu'au cours des derniers mois, la tension ait augmentée crescendo au Venezuela, la contestation du régime chaviste n'est pas nouvelle. Hugo Chavez avait du affronter un putsch en 2002 ainsi qu'un référendum révocatoire en 2004, obstacles qu'il avait réussi à franchir. Mais depuis 2010, sur fond de crise économique, l'opposition liée au patronat et aux Etats-Unis accroît la pression contre le pouvoir vénézuélien, notamment par la spéculation contre le bolivar et l'organisation de pénuries alimentaires. Le pays de l'Oncle Sam reprend là ces vieilles ficelles pour affaiblir les régimes latino-américains qui ne lui sont pas inféodés.

Pour trouver une issue positive à la crise et fédérer les différentes catégories de la population, Nicolas Maduro a annoncé l'élection d'une Assemblée constituante. L'opposition, qui en réclamait une en 2013, a rejetée cette proposition et ne semble pas vouloir attendre la présidentielle de 2018. Ainsi, la Table d'unité démocratique (MUD), coalition hétéroclite regroupant les forces défavorables à Maduro, a appelée à de nombreuses manifestations et blocages, au risque d'aggraver encore la situation économique du pays. Au mépris de toute légalité, elle a désignée un Tribunal suprême de justice et fait du passage en force sa méthode pour stopper le processus bolivarien.

Si le régime mis en place par Hugo Chavez suscite autant de haine chez les catégories aisées de la population et les Etats-Unis c'est en raison du tournant politique que la révolution bolivarienne a représentée, dans toute l'Amérique du Sud. En effet, le régime a mis en place une politique résolument tournée vers les classes populaires et le développement de leur niveau de vie. Les nombreuses "missiones" ont sorties des pans entiers de la population de l'analphabétisme, de la pauvreté, du mal- logement (ou de l'absence de logement). Une de ses "missiones" avait même pour but de fournir des cartes d'identité aux nombreux vénézuéliens qui en étaient dépourvus. La retraite a été portée à 55 ans pour les femmes et 60 ans pour les hommes. La santé est devenue gratuite grâce à une coopération avec Cuba, les prix ont diminués grâce aux supermarchés d'Etat. Les importantes ressources pétrolières ont été nationalisées afin de mettre un terme au pillage des richesses naturelles du Venezuela par les Etats-Unis.

De tout ceci il n'est évidemment pas question dans les discours des principaux dirigeants de la planète ainsi que dans les grands médias. La version d'une responsabilité à sens unique, celle du pouvoir évidemment, est la seule à être défendue. Ce n'est pas nier la crise existante ou le manque de diversification de l'économie du pays que de pointer du doigt la politique du pire menée par l'opposition et les dangers qu'elle fait peser sur l'avenir du pays et ses acquis pour les classes populaires.

 Dans cette information largement uniformisée, le quotidien l'Humanité est bien seul à révéler les dessous de la politique de la Table d'unité démocratique (MUD).

En pleine crise économique et politique au Venezuela, l'Humanité pointe du doigt les responsabilités de l'opposition dans la situation.
La Une de l'Humanité du 28 juillet 2017

 

Rédigé par Amis de l'Humanité 63

Publié dans #Actualité

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