Législatives en Allemagne : ce qu'élection révèle...

Publié le 28 Septembre 2017

Dimanche dernier se tenaient les élections législatives en Allemagne. Pour la première fois de l'après-guerre, des députés d'extrême droite, entrent au Bundestag, le parlement du pays. Les partis historiques de "la grande coalition" perdent tous deux des pourcentages de voix importants : 8,6 pour la CDU d'Angela Merkel, tout de même confortée à son poste de chancelière, et 5,3 pour le SPD de Martin Schulz. Le parti d'extrême droite, l'AfD, a obtenu 12,6% des voix, ce qui en fait la troisième force politique du pays, derrière la CDU et le SPD mais devant les libéraux du FDP et le parti de gauche radicale, Die Linke.

Dans un pays encore meurtri par son passé, le score de l'AfD révèlent les fractures apparues notamment sous les coups de boutoir de la "grande coalition" CDU-SPD par le biais des lois Hartz qui ont considérablement précarisées l'emploi. Qui n'a pas entendu à la télévision ou la radio, des commentateurs, des journalistes ou des hommes politiques parler du "miracle allemand" ? Qui n'a pas lu des éditos enflammés sur les succès du libéralisme à la lumière allemande ? Or le faible taux de chômage, 5,6% en mai dernier, ne suffit pas (plus ?) à cacher les impressionnants cortèges de travailleurs pauvres que ces réformes ont créées.

Le nombre de retraités obligés de reprendre le travail à cause de la faiblesse des pensions a doublé depuis les lois Hartz...

Ces fameuses réformes ont drastiquement durci les contrôles des chômeurs pour faire en sorte qu'ils acceptent le premier poste venu. Dans le même temps, les tenants d'un libéralisme débridé ont créé les "mini-jobs", plafonnés à 450€ et sans cotisations sociales ni retraites. Voilà comment l'alliance entre la droite et les sociaux-démocrates a soumis les salariés à la rapacité du patronat qui rafle la mise en important les rémunérations des pays pauvres dans la riche Europe. Selon une étude d'Eurostat, le service de statistiques de l'Union européenne, le pays compte plus de 22% de travailleurs pauvres contre 8.8% en France !

Il est absolument nécessaire de faire la lumière sur ce prétendu modèle qui a diminué les droits collectifs des salariés et traqué les chômeurs dans le but de fournir une main d'oeuvre malléable au patronat, bien loin du mythe véhiculé par les perroquets libéraux... L'Humanité s'y emploi régulièrement dans ses colonnes en consacrant une large place au débat sur le sens et les modalités du travail du 21ème siècle.

Rédigé par Amis de l'Humanité 63

Publié dans #Actualité

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article