Anti-impérialiste, féministe, écologiste et révolutionnaire, le bel engagement de Thomas Sankara

Publié le 20 Octobre 2017

L'actualité nous plonge parfois brusquement dans le passé. Après Che Guevara, elle nous donne l'opportunité de rendre hommage à Thomas Sankara, qui présida durant 3 ans le Burkina-Faso, entre 1984 et 1987. Le leader révolutionnaire burkinabé a été assassiné le 15 octobre 1987, ce qui mit fin à une belle période de foisonnement révolutionnaire. Sankara a défendu la possibilité d'une Afrique émancipée de la domination occidentale et entreprit de modifier radicalement la politique de son pays en embrassant des champs alors nouveaux dans la région, comme le féminisme et l'écologie.

L'Humanité a consacré un dossier spécial à la mémoire de Thomas Sankara et son oeuvre considérable

C'est à Madagascar que le jeune homme, alors en formation d'officier, va embrasser le combat anti-impérialiste. Emporté dans le tourbillon révolutionnaire de la Grande île, il en resta marqué pour le reste de sa vie. De retour au pays, il s'efforce d'organiser les couches de la jeunesse intellectuelle, notamment dans la hiérarchie militaire. Il forme le Regroupement des officiers communistes qui aura un rôle de premier plan dans la prise du pouvoir. L'insurrection populaire fut déclenchée par l'ingérence française dans la politique du pays, responsable de l'éviction de Sankara, alors premier ministre.

Porté au pouvoir, ce dernier donne à son pays son nom actuel, qui signifie "Pays des hommes intègres", preuve de son attachement à l'éthique et l'exemplarité, lui qui était révolté par la corruption qui gangrênait la Haute-Volta. Dans le peu de temps qu'il eu à disposition pour mettre en pratique ses idées, Thomas Sankara remporta tout de même une magnifique victoire pour l'avenir de son peuple : il fit accéder son pays à la souveraineté alimentaire tout en développant massivement l'agriculture biologique ! Aujourd'hui encore près de 100 000 paysans burkinabés pratiquent l'agriculture biologique, fruit des programmes de formation lancés suite à la révolution. Mais les acquis ne s'arrêtent pas là. La santé, via notamment des campagnes de vaccination, a enfin été considéré comme une priorité pour l'épanouissement de chacun. La place des femmes, premières victimes des survivances coloniales, fut reconsidérée par l'interdiction de l’excision et la participation à la vie politique. Des aides au logement ont été mises en place et de nombreuses constructions furent lancées.

Le réalisme et l'inventivité de Sankara doivent nous inspirer, lui qui était si fier d'avoir permis à son pays d'accéder à la révolution par sa propre voie, loin des schémas à reproduire.

Rédigé par Amis de l'Humanité 63

Publié dans #Actualité

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