La libération de la parole des femmes dévoile l'étendue de la révolution à apporter

Publié le 28 Octobre 2017

"L'affaire Weinstein", du nom de ce richissime producteur américain accusé de violences sexuelles sur près de soixante femmes dont six viols, agit comme un terrible révélateur des violences sexuelles que subissent les femmes. Mais elle doit aussi, plus globalement, nous interroger sur la place des femmes dans la société. Dans la foulée des révélations dans le monde du cinéma, des hashtags se sont propagés à une vitesse vertigineuse sur la toile. "#MyHarveyWeinstein au Canada puis "#balancetonporc" ou "#MeeToo" en France avec leurs milliers de témoignages, illustrent l'ampleur de ce scandale.

Face à cette situation alarmante et devant l'émotion suscitée par cette avalanche de témoignages, la secrétaire d'état à l'égalité, Marlène Schiappa, a rapidement réagit : un projet de loi contre "le harcèlement de rue" a été annoncé. Mais les interrogations restent nombreuses... D'abord concernant son application, comment prouver le harcèlement de rue pour la victime ? En Belgique, où une loi dans ce domaine a été adoptée en 2002, seule cinq plaintes ont été déposées et toutes ont été classées faute de preuves. Mais surtout les décisions prises depuis l'élection d'Emmanuel Macron pèsent lourdement contre le mouvement féministe. Après avoir décidé de ne pas consacrer un ministère à l'égalité entre les femmes et les hommes mais un secrétariat d'état (donc moins de moyens), comment croire que le gouvernement fait des violences sexuelles une priorité ? Les subventions aux associations féministes ont été réduites de 40%, lors du dernier recadrage budgétaire le secrétariat de Marlène Schiappa a vu son budget diminuer de 30% soit la plus forte baisse des différents ministères et secrétariats d'état !

L'égalité entre les femmes et les hommes nécessite de vrais moyens, pour accompagner les femmes victimes de violences et mener une vaste campagne d'éducation. Cela suppose un budget bien plus important que les 30 millions d'euros actuels. Mais cela nécessite aussi des bouleversements politiques afin de faire progresser dans la loi la cause des femmes. La proposition de loi-cadre rédigée par le Collectif National pour les Droits des Femmes et portée par les parlementaires communistes ou celle d'égalité salariale défendue par Jean-Luc Mélenchon durant la campagne présidentielle, sont des projets à même d'entraîner de profonds changements pour qu'enfin les femmes ne soient plus considérées comme les éternelles secondes d'une société dominée par des hommes.

Rédigé par Amis de l'Humanité 63

Publié dans #Actualité

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