Le lobbying des industries minières menace l'avenir climatique

Publié le 10 Novembre 2017

En ce moment se déroule la COP 23, sommet climatique censé sortir la planète de la spirale infernale du réchauffement climatique. Les nombreuses catastrophes climatiques récentes comme les records de température, en passe d'être battus sur la dernière tranche de 5 ans, nous en montrent l'urgence pour garantir une planète vivable à long terme. La COP 21 a fixé l'objectif de limiter l'élévation de température à 2° entre la révolution industrielle du XIXème siècle et la fin du siècle en cours. Si l'objectif est intéressant, l'atteindre nécessite de remettre en question notre modèle énergétique, particulièrement les énergies fossiles, très émettrices de gaz à effet de serre. Pourtant, dans les faits, on constate bien souvent que des obstacles se dressent sur la route de la réduction de la place de ces énergies dans la production énergétique.

Dans son édition du 6 novembre, l'Humanité pointe du doigt les nuisances du lobbying mené par l'industrie des énergies fossiles et la finance, contre toute politique ambitieuse de réduction des émissions de gaz à effet de serre

Deux études récentes confirment le freinage orchestré par l'industrie des énergies fossiles et de la finance en matière de lutte contre le réchauffement climatique. La première, produite par Corporate Accountability International (CAI), montre comment les grandes entreprises du secteur s'infiltrent dans les négociations climatiques, au point d'y avoir un poids conséquent. Des géants pétroliers comme BP et Chevron ou miniers comme Rio Tinto ont ainsi toute liberté pour déambuler dans les espaces de réunion de la COP 23. Le groupe Shell préside l'organisme de conseils de transfert technologique à destination des pays pauvres. Et plus globalement, ce sont l'ensemble des sponsors qui ont accès aux coulisses du sommet climatique, on trouve ainsi certaines grosses entreprises qui sont de solides rouages de ce système énergétique polluant comme la BNP Paribas qui finance la fracturation hydraulique en Grande-Bretagne et l'exploration de sables bitumineux au Canada. Le Fonds vert pour le climat (FVC) est très largement dominé par les banques transnationales puisque 5 d'entre elles gèrent 75% de ses fonds ! Une étude coproduite par ATTAC, les Amis de la Terre Europe et Corporate Europe Observatory dénonce tout particulièrement le lobbying du secteur gazier dans les négociations climatiques. Avec 100 millions d'euros consacrés à ces actions en 2016 et un millier d'intervenants au sein des instances de l'Union européennes, le secteur pèse lourd et influence à une large échelle.

Il est encore temps d'engager le monde vers une politique prenant réellement en compte la menace qu'une hausse continue des températures fait peser sur l'avenir de la planète. Développer les énergies renouvelables pour diminuer notre consommation d'énergie carbonée, lancer un grand problème de rénovation des logements pour en limiter les pertes énergétiques, faciliter la conversion à l'agriculture biologique sont autant de chantiers à entreprendre d'urgence. Mais sur le fond, résoudre la difficile équation climatique nécessite de changer de logique. La recherche de profits maximaux et à court terme est nuisible à l'environnement dont la préservation ne peut s'envisager qu'en résonnant sur le long terme. Imposer d'autres critères de gestion des entreprises et des banques, respectueux des êtres humains et de la nature, serait à même d'inverser la dangereuse tendance en cours.

Rédigé par amis de l'humanité 63

Publié dans #Actualité

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