Publié le 6 Novembre 2017

Recep Tayep Erdogan est engagé dans un durcissement de son régime sur des fondamentaux religieux et autoritaires. Lui qui considère depuis longtemps déjà que "la démocratie est un tramway dont on descend une fois arrivé au terminus" (!) a définitivement tourné le dos aux principes démocratiques en faisant taire toute contestation à sa politique, qu'elles soient journalistiques, politiques, au sein de l'état ou de l'armée... le régime emprisonne à tours de bras depuis la tentative de putsch, manquée, à l'été 2016.

Meltem Figen, une des figures de la résistance à l'islamisation des programmes scolaires en Turquie

Cet été, l'autocrate turc a lancé une nouvelle attaque d'envergure contre la liberté de penser et la culture, par le biais de l'éducation. Une politique de refonte des programme scolaires a , en effet, été décidée avec pour objectif de remplacer les héritages républicains et laïcs de Mustapha Kemal par des conceptions religieuses. C'est ainsi que la biologie perd deux heures d'enseignement par semaine dans les lycées quand la religion en gagne une. La théorie de l'évolution de Darwin, jugée "trop vieille et mauvaise", ne sera plus enseignée mais "la véritable signification du djihad" le sera désormais ! Tout cela procède d'une volonté d'islamiser la jeunesse, déjà à l'oeuvre depuis plusieurs années. En 2014 de nombreuses écoles et lycées ont étaient transformés en "imam hatip", des lieux d'apprentissage religieux ouverts à tous, où se retrouvent désormais de nombreux élèves par commodité et non par choix.

L'installation de la tutelle religieuse sur l'éducation a déclenché de vives réactions. De nombreux professeurs ont exprimé leur choix de continuer à enseigner la fameuse théorie de Darwin, un groupe citoyen "une éducation laïque pour tous" s'est créé, les hashtags de lycéens ont fleuri sur les réseaux sociaux, le projet "Müfredat Biziz" fait la promotion d'un développement de la place des sciences dans l'éducation... autant d'initiatives de résistance à celui qui se voit en nouveau sultan.

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Publié le 3 Novembre 2017

Lundi 6 novembre aura lieu une projection d'un film culte d'Eisenstein, "Octobre". Cela se passera au cinéma le Rio (178 rue Sous les vignes à Clermont-Ferrand), à 20h.

En cette année du centenaire de la révolution russe, nous poursuivons nos initiatives de réflexion sur cet événement majeur du XXème siècle. Ici, il s'agit d'un film réalisé pour les dix ans de la révolution (1927) qui retrace le déroulement de cette année extraordinaire, l'occasion de revenir sur la formidable participation populaire comme moteur des événements, le rôle particulier de Lénine mais aussi la question de la démocratie, au cœur de l'avenir révolutionnaire.

La projection sera suivie d'un débat animé par Pierre Juquin, ancien porte-parole et député communiste et auteur de nombreux ouvrages sur les questions qui se posent à la gauche.

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Publié le 31 Octobre 2017

Comme on pouvait le craindre, la semaine dernière dernière a marqué une aggravation du conflit en Catalogne entre indépendantistes et gouvernement de l'état espagnol. Le gouvernement catalan a d'abord proclamé unilatéralement l'indépendance de la région (la DUI), avant que Mariano Rajoy annonce la suspension de l'autonomie de la Catalogne. Après plusieurs années de refus du pouvoir espagnol de discuter sérieusement de la question catalane, la situation prend une tournure particulièrement inquiétante.

La polarisation du conflit catalan entre l'autoritarisme de Rajoy et l'indépendantisme brutal de Puigdemont menace lourdement la Catalogne et au delà, l'ensemble du pays

De nouvelles élections ont ainsi été annoncées par Rajoy afin de renouveler le Parlement catalan mais que se passera t-il en cas de nouvelles majorité indépendantiste ? Et même en cas de majorité pour la coalition PP-Ciudadanos-socialistes catalans, celle-ci ne devrait être que courte donc sujette à contestation... L'état central veut reprendre la main sur les attributions propres au pouvoir politique catalan mais comment la population réagira t-elle face à ce coup de force ? La situation est lourde de dangers et rien n'est réglé après cette passe d'armes par déclarations interposées. Car si un sentiment de colère et de rejet est né face à la répression scandaleuse du référendum catalan par le gouvernement Rajoy, cela ne se matérialise pas pour autant par un soutien massif à l'indépendance, les classes populaires n'étant pas particulièrement attirées par les perspectives austéritaires, d'ailleurs similaires à celles de l'état espagnol, promises par Carles Puigdemont. De l'autre côté, les postures jusqu'au-boutistes de Mariano Rajoy tiendront-elles longtemps en cas d'enlisement du conflit ? Pourra t-il bénéficier du soutien des principaux dirigeants européens et de l'Union européenne à sa guise ?

La capacité de la gauche radicale a pesé dans les débats sera une question-clé de l'avenir du conflit

Mais surtout, la voix de la gauche radicale, portée par Ada Colau, Podemos ou Izquierda Unida parviendra t-elle à se faire entendre et apparaître comme une solution au conflit ? Les nouvelles élections seront un test grandeur nature. Alberto Garzón, le leader d'Izquierda Unida, a annoncé le lancement d'une campagne en faveur d'une nouvelle Constitution pour une Espagne fédérale et républicaine, seule à même de prendre réellement en compte les aspirations sociales de la population.

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Publié le 28 Octobre 2017

"L'affaire Weinstein", du nom de ce richissime producteur américain accusé de violences sexuelles sur près de soixante femmes dont six viols, agit comme un terrible révélateur des violences sexuelles que subissent les femmes. Mais elle doit aussi, plus globalement, nous interroger sur la place des femmes dans la société. Dans la foulée des révélations dans le monde du cinéma, des hashtags se sont propagés à une vitesse vertigineuse sur la toile. "#MyHarveyWeinstein au Canada puis "#balancetonporc" ou "#MeeToo" en France avec leurs milliers de témoignages, illustrent l'ampleur de ce scandale.

Face à cette situation alarmante et devant l'émotion suscitée par cette avalanche de témoignages, la secrétaire d'état à l'égalité, Marlène Schiappa, a rapidement réagit : un projet de loi contre "le harcèlement de rue" a été annoncé. Mais les interrogations restent nombreuses... D'abord concernant son application, comment prouver le harcèlement de rue pour la victime ? En Belgique, où une loi dans ce domaine a été adoptée en 2002, seule cinq plaintes ont été déposées et toutes ont été classées faute de preuves. Mais surtout les décisions prises depuis l'élection d'Emmanuel Macron pèsent lourdement contre le mouvement féministe. Après avoir décidé de ne pas consacrer un ministère à l'égalité entre les femmes et les hommes mais un secrétariat d'état (donc moins de moyens), comment croire que le gouvernement fait des violences sexuelles une priorité ? Les subventions aux associations féministes ont été réduites de 40%, lors du dernier recadrage budgétaire le secrétariat de Marlène Schiappa a vu son budget diminuer de 30% soit la plus forte baisse des différents ministères et secrétariats d'état !

L'égalité entre les femmes et les hommes nécessite de vrais moyens, pour accompagner les femmes victimes de violences et mener une vaste campagne d'éducation. Cela suppose un budget bien plus important que les 30 millions d'euros actuels. Mais cela nécessite aussi des bouleversements politiques afin de faire progresser dans la loi la cause des femmes. La proposition de loi-cadre rédigée par le Collectif National pour les Droits des Femmes et portée par les parlementaires communistes ou celle d'égalité salariale défendue par Jean-Luc Mélenchon durant la campagne présidentielle, sont des projets à même d'entraîner de profonds changements pour qu'enfin les femmes ne soient plus considérées comme les éternelles secondes d'une société dominée par des hommes.

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Publié le 26 Octobre 2017

La ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, a présenté le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) pour 2018. Il contient de nombreuses et dangereuses attaques contre notre système de santé et malgré les dénégations gouvernementales, il s'agit bien d'un budget violemment austéritaire. La raison invoquée est toujours la même, et ce depuis 1947 : le déficit de la Sécurité sociale. Ce nouveau budget se veut celui de l'éradication du déficit, estimé actuellement à 5,2 milliards d'euros, d'ici 2020.

L'Humanité du 24 octobre consacre une large part de ses colonnes au décryptage des orientation austéritaires du gouvernement en matière de santé

4,2 milliards d'euros vont ainsi être amputés à la santé en 2018 et dans cette cure, l'hôpital pourtant déjà grandement déstabilisé par les politiques précédentes, voit son budget réduit de 1,2 milliard d'euros ! La ministre donne pour objectif que "7 patients sur 10 entrants à l'hôpital le matin en sortent le soir même d'ici 2022, contre 5 aujourd'hui". Conséquences attendues de cette politique : une nouvelle baisse du nombre de lits et la mainmise du secteur privé sur les soins post-opératoires. Selon la ministre, "30% des dépenses de l'Assurance-maladie ne sont pas pertinentes", propos scandaleux au regard des nombreux salariés, qui bien que malades, vont travailler pour ne pas perdre de salaire et alors que le nombre de personnes renonçant aux soins est en augmentation ! L 'augmentation du forfait hospitalier de 2€ ne fera qu'amplifier ce phénomène.

Comme ses prédécesseurs, Agnès Buzyn voit la réduction de la dette de "la Sécu" sous le prisme de la baisse des dépenses. Or arrêter sa réflexion sur les recettes est très intéressant ! Une étude de l'Acoss (Agence centrale des organismes de la Sécurité sociale) portant sur l'année 2012 aboutit à une fourchette de manque à gagner dû aux fraudes patronales estimée entre 20,1 et 24,9 milliards d'euros ! Ces fraudes consistent essentiellement en non-paiement (ou sous-paiement) des cotisations sociales par de multiples biais : montages liés à la sous-traitance ou aux différentes entités d'un groupe, fraude au travail détaché, travail dissimulé... Mais comme pour la fraude fiscale, le gouvernement met la tête dans le sable et s'en prend aux patients plutôt que de s'opposer à une logique d'accumulation de capital qui mine notre société. 

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Publié le 25 Octobre 2017

Plus de six ans après le début du puissant mouvement populaire qui déstabilisa largement le régime de Bachar Al-Assad, la situation sur place est toujours extrêmement complexe. Si Assad est toujours au pouvoir, l'arc politique du pays est très étendu, entre religieux, nationalistes arabes, nationalistes kurdes et récemment "fédéralistes démocratiques". Les journalistes Mireille Court et Chris Den Hond sont allés à la découverte de ces derniers qui expérimentent un nouveau modèle de cohabitation dans une région pourtant minée par les divisions religieuses et culturelles. Explications.

Le Rojava est une vaste région du nord de la Syrie où vivent plus de 2 millions d'habitants. Elle a prit son autonomie en novembre 2013 pour mettre en place une nouvelle forme politique : le fédéralisme démocratique. Inspirée par la théorie du municipalisme libertaire de l'anarchiste américain Bookchin, les débats et prises de décisions ont lieu au plus proche des habitants. Cela favorise la prise de décisions respectueuses de l'environnement, qui est pour les habitants du Rojava, leur propre cadre de vie. Une attention particulière est accordée à la représentation des différentes communautés au sein des lieux de pouvoir. La place des femmes est aussi particulièrement sujette à précaution, de nombreux postes à responsabilité sont doublés suivant le principe de stricte parité.

Un exemple d'administration du canton de Cizire, au Rojava : parité et respect des différentes communautés

Bien que confronté à de nombreuses difficultés étant donné le contexte particulièrement lourd dans cette région du monde, l'exemple du Rojava est plein d'espoir. En refusant d'entrer dans le piège des divisions, qu'elles soient attisées par des religieux ou des nationalistes, ces femmes et ces hommes délivrent au monde un message d'universalité et de tolérance, bien rare aujourd'hui. Et en organisant la collectivité sur des bases réellement démocratiques, féministes et écologiques, prennent à bras le corps des problèmes auxquels les puissances occidentales sont plus que jamais confrontées.

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Publié le 23 Octobre 2017

Il y a un peu plus d'une semaine, Emmanuel Macron prenait la parole dans un one-man show télévisé. Pour le moins étonnant de la part du théoricien "de la pensée complexe" qui se prêterait mal à ce type d'exercice... Il y a sans doute derrière cela, la volonté de redresser la barre d'un navire qui dérive lentement mais surement vers des abîmes d'impopularité. Retour sur ce moment de communication présidentielle qui dévoile l'essentiel des options politiques du gouvernement.

L'interview grand format d'Emmanuel Macron montre bien que derrière une prétendue "complexité de la pensée" se cache un amour immodéré du capital

Durant cet entretien, Macron a déroulé ses grandes orientations, sans apporter d'éléments réellement neufs hormis quelques formules qui valent le détour. Un axe majeur de sa politique consiste à choyer les plus fortunés ("ceux qui réussissent"), l'ensemble de la population en bénéficiera de toute évidence ! Pour cela, suppression de l'Impôt de Solidarité (gros mot) sur la Fortune, de la taxe sur les dividendes et baisse de l'impôt sur les sociétés sont présentés comme une nécessité vitale. Car il s'agit là d'une première constante du macronisme : les "premiers de cordée" (comprenaient les riches) tirent les autres ("ceux qui ne sont rien") vers le haut. Seulement voilà, les chiffres disent tout le contraire... Durant les dernières décennies, 172 milliards d'euros sont passés de la rémunération du travail à celle du capital et le moins qu'on puisse en dire et que cela n'a pas tiré la majorité de la population vers le haut, il n'y a qu'à voir les chiffres du chômage et de la précarité !

Sur la fiscalité, Emmanuel Macron présente la suppression de cotisations sociales comme une avancée majeure pour les salariés, cela introduira des gains de salaire net, certes. Mais cela cache en réalité une grosse arnaque, à double titre. Premièrement, cette exonération de cotisations sera financée d'une autre manière, en l'occurrence la hausse de la CSG qui frappera durement les retraités, non concernés par les cotisations salariales. Deuxièmement, les cotisations offrent une garantie aux salariés en cas de maladie, d'accident du travail, de chômage... et le calcul gouvernemental ne permet pas d'assurer la continuité de ces dépenses indispensables puisqu'il manquerait à minima plusieurs milliards d'euros. La porte à la baisse des allocations chômage est grande ouverte !

Autre sujet brûlant pour le pouvoir, le logement. Dimanche soir, Emmanuel Macron a réaffirmé sa volonté de baisser les APL de 5€ par mois et de prendre l'argent là où il y en a pourtant peu : les bailleurs sociaux. Ceux-ci auraient un trésor caché qu'il serait urgent de réquisitionner. Mais ces organismes ne rémunèrent pas d'actionnaires et ne font pas de profits au sens usuel du terme, ils investissent de la meilleur façon qui soit, en produisant des logements de qualité et bon marché. Faute de mettre en place une véritable politique d'encadrement des loyers, le président fait diversion en montrant du doigt les organismes HLM : personne n'est dupe !

"Je tiens beaucoup à l'esprit de nos institutions". Voilà une phrase qui dans la bouche d'Emmanuel Macron ne manque pas de sel. "L'esprit de nos institutions", et ce depuis la Révolution française, réside dans la démocratie locale, le lien entre l'Etat et les citoyens au plus près des lieux de vie. Il prend pour forme, entre autres, le Parlement et la commune, niés l'un et l'autre respectivement par le procédé des ordonnances et l'asphyxie budgétaire. L'ensemble des forces vives de la démocratie, les associations, les syndicats, les collectivités locales, sont réduites au rang de figurant dans le meilleur des cas, d'obstacles à contourner bien souvent.

L'Humanité, comme d'autres, s'attache depuis l'élection d'Emmanuel Macron a révéler les attaques contre la majorité de la population du pays derrière la façade de la modernité. Tout cela n'est à l'évidence pas vain puisque le lendemain, un sondage d'Harris Interactive annonce que 61% des français "exposés à la prise de parole" n'ont pas été convaincus par le discours du chef de l'état. Les arguments de la majorité présidentielle semblent déjà nettement moins porter qu'en période électorale...

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Publié le 20 Octobre 2017

L'actualité nous plonge parfois brusquement dans le passé. Après Che Guevara, elle nous donne l'opportunité de rendre hommage à Thomas Sankara, qui présida durant 3 ans le Burkina-Faso, entre 1984 et 1987. Le leader révolutionnaire burkinabé a été assassiné le 15 octobre 1987, ce qui mit fin à une belle période de foisonnement révolutionnaire. Sankara a défendu la possibilité d'une Afrique émancipée de la domination occidentale et entreprit de modifier radicalement la politique de son pays en embrassant des champs alors nouveaux dans la région, comme le féminisme et l'écologie.

L'Humanité a consacré un dossier spécial à la mémoire de Thomas Sankara et son oeuvre considérable

C'est à Madagascar que le jeune homme, alors en formation d'officier, va embrasser le combat anti-impérialiste. Emporté dans le tourbillon révolutionnaire de la Grande île, il en resta marqué pour le reste de sa vie. De retour au pays, il s'efforce d'organiser les couches de la jeunesse intellectuelle, notamment dans la hiérarchie militaire. Il forme le Regroupement des officiers communistes qui aura un rôle de premier plan dans la prise du pouvoir. L'insurrection populaire fut déclenchée par l'ingérence française dans la politique du pays, responsable de l'éviction de Sankara, alors premier ministre.

Porté au pouvoir, ce dernier donne à son pays son nom actuel, qui signifie "Pays des hommes intègres", preuve de son attachement à l'éthique et l'exemplarité, lui qui était révolté par la corruption qui gangrênait la Haute-Volta. Dans le peu de temps qu'il eu à disposition pour mettre en pratique ses idées, Thomas Sankara remporta tout de même une magnifique victoire pour l'avenir de son peuple : il fit accéder son pays à la souveraineté alimentaire tout en développant massivement l'agriculture biologique ! Aujourd'hui encore près de 100 000 paysans burkinabés pratiquent l'agriculture biologique, fruit des programmes de formation lancés suite à la révolution. Mais les acquis ne s'arrêtent pas là. La santé, via notamment des campagnes de vaccination, a enfin été considéré comme une priorité pour l'épanouissement de chacun. La place des femmes, premières victimes des survivances coloniales, fut reconsidérée par l'interdiction de l’excision et la participation à la vie politique. Des aides au logement ont été mises en place et de nombreuses constructions furent lancées.

Le réalisme et l'inventivité de Sankara doivent nous inspirer, lui qui était si fier d'avoir permis à son pays d'accéder à la révolution par sa propre voie, loin des schémas à reproduire.

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Publié le 18 Octobre 2017

L'association des Amis de l'Huma du Puy de Dôme organise une conférence le vendredi 27 octobre, consacrée à l'actualité de la révolution à la lumière des exemples français et russe. Pour parler de ce vaste sujet, deux auteurs de premier plan seront présents : le philosophe Florian GULLI et l'historien Philippe BOURDIN, à grand sujet, grands moyens !

"Que reste-t-il de la révolution d'Octobre ?" sera une des questions abordées lors de cette conférence

L'année 1917 marque le centenaire de la révolution russe d'Octobre, événement qui a profondément marqué le siècle par son potentiel émancipateur mais aussi par son repli autoritaire. Si la mise en place de la dictature soviétique révèle l'échec d'une vision dirigiste de la révolution, le souffle d'octobre n'est-il pas toujours vivant et plein d'avenir ?

La France a connu de grandes heures révolutionnaires au cours de son histoire. La plus retentissante est assurément celle qui démarra en 1789, d'ailleurs appelée couramment Révolution française. A lui seul, cet épisode a fait trébucher l'Ancien régime et ses hiérarchies profondément injustes et posa les bases de la République et de la démocratie. Quelles leçons tirer de ce tourbillon populaire qui modifia radicalement l'organisation sociale ?

C'est pour parler de ces questions centrales pour qui souhaite œuvrer à l'émancipation sociale que nous vous invitons à notre conférence vendredi 27 novembre à 20h à la salle multimédia de Clermont-Ferrand (7 rue Léo Lagrange). 

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Publié le 16 Octobre 2017

L'initiative de Raoul Peck mérite d'être soulignée ! En produisant un film retraçant la jeunesse du subversif Karl Marx, le réalisateur haïtien remet, en effet, au goût du jour le combat que porta l'intellectuel allemand. Le film est centré sur la jeunesse de Marx, période bouillante de dynamisme, de sa passion pour la philosophie à son combat pour diffuser ses idées à travers l'Europe en passant par sa rencontre avec Engels. Ce film passionnant éclaire bien des aspects d'un combat toujours d'actualité.

Du point de vue intellectuel, la vie de Karl Marx commence par la philosophie. Il est d'abord membre des "hégéliens de gauche", convaincu par la dialectique et sa notion de mouvement perpétuel qu'il transpose aux sociétés humaines. Il va ensuite se différencier de l'hégélianisme, dans le sillage de Feuerbach, en désaccord avec la vision idéaliste d'Hegel. Car Marx est matérialiste, pour lui c'est bien l'Homme qui fait l'histoire et a les clés en mains pour changer le cours des choses, nul besoin "d'esprit" ou de Dieu pour cela ! Cette première phase de sa vie intellectuelle se clôt avec cette affirmation : "jusqu'à présent, les philosophes n'ont fait qu'interpréter le monde, ce qui importe c'est de la changer". L'intellectuel se doublera dorénavant d'un infatigable militant.

Une rencontre va radicalement changer l'engagement du jeune Karl Marx : celle de Friedrich Engels. Engels est fils d'un riche industriel allemand et, alors qu'il est en responsabilité dans une usine anglaise de son père, il se révolte contre le sort fait aux ouvriers. Par le biais de sa compagne, Lizzie Burns, ouvrière irlandaise, il se lie à la classe ouvrière et en développe une connaissance pointue. Son ouvrage La situation de la classe laborieuse en Angleterre, aura un apport conséquent pour Marx tout comme l'étude, sur les conseils d'Engels, des économistes anglais et leurs tentatives d'explications des mécanismes économiques du capitalisme. Le film rend bien compte des liens entre les deux comparses et leurs apports mutuels.

Un autre aspect particulièrement visible dans ce très bon film est le soin apporté par Marx à la théorie. C'est sans doute, la plus percutante des révolutions qu'il a apporté au mouvement ouvrier. Alors que jusqu'à présent les leaders ouvriers étaient bien souvent des activistes comme Blanqui ou Weitling, substituant le lyrisme ou l'action résolue au raisonnement, Marx et Engels s'attachent à doter la classe ouvrière d'un programme politique et d'une organisation. C'est dans ce but que Le Manifeste du Parti Communiste sera rédigé et qu'ils débattront assidûment dans la Ligue des justes puis l'Association Internationale des Travailleurs pour diffuser plus largement leurs idées.

Parce qu'il aide véritablement à comprendre la formation de ce qui sera appelé plus tard, le marxisme mais aussi parce qu'il fait l'éloge de la révolte, de l'engagement au nom d'une société plus juste et fraternelle, ce film est une pierre précieuse dans le jardin de l'émancipation humaine. Dans le Puy de Dôme, le cinéma Les Ambiances, à Clermont-Ferrand, le diffuse, une fois par jour.

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